Première hausse des ventes résidentielles au Canada en 2025 : les acheteurs reprennent-ils confiance?

Pour la première fois depuis novembre de l’année dernière, les ventes résidentielles ont augmenté d’un mois à l’autre au Canada.

Les dernières données de L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) montrent que les ventes résidentielles ont augmenté de 3,6 % en mai par rapport à avril, signe potentiel que les acheteurs reprennent confiance après des mois de discussions sur les tarifs douaniers et l’incertitude qui a accompagné les politiques du président américain Donald Trump. Les hausses ont été principalement observées dans le Grand Toronto, à Calgary et à Ottawa.

« Nous avions prévu une reprise cette année – c’était une quasi-certitude – et évidemment, le chaos de l’incertitude tarifaire a en quelque sorte tout déraillé pendant un certain temps, a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI, dans le Rapport sur le marché de l’habitation de l’ACI (la vidéo intégrale est disponible ci-dessous – en anglais seulement). Une partie de la reprise que nous attendions s’est peut-être simplement déplacée du premier au second semestre, mais ce ne sera pas une année exceptionnelle puisqu’il y a encore beaucoup d’incertitude. Mais je pense que nous avons franchi un cap. »

Données immobilières de mai 2025

Avant d’examiner de plus près les prix moyens et les nouvelles inscriptions, voici un aperçu des données récemment publiées par l’ACI :

• Les ventes résidentielles au pays ont augmenté de 3,6 % d’avril à mai.
• Les ventes mensuelles réelles (non désaisonnalisées) étaient inférieures de 4,3 % par rapport à mai 2024.
• Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a augmenté de 3,1 % d’un mois à l’autre.
• L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) n’a presque pas changé (-0,2 %) d’un mois à l’autre, mais a diminué de 3,5 % d’une année à l’autre.
• Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays a baissé de 1,8 % d’une année à l’autre.

Prix des propriétés dans l’ensemble du pays

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) composé national, un outil utilisé exclusivement par les courtiers et agents immobiliers pour évaluer les niveaux et les tendances des prix des propriétés d’un quartier donné, est demeuré relativement inchangé (-0,2 %) d’avril à mai. Le prix moyen non désaisonnalisé des propriétés à l’échelle nationale était de 691 299 $, soit une baisse de 1,8 % par rapport à mai 2024.

Comme toujours, ce qui se passe dans votre province n’est pas toujours le reflet de ce qui se passe ailleurs. Le tableau ci-dessous présente la répartition des prix par province, selon M. Cathcart : 

• Au Québec et sur la côte Est, les prix ont augmenté au cours des trois dernières années et c’est encore le cas aujourd’hui. C’est logique, car les marchés canadiens les plus abordables ont connu de meilleurs résultats lorsque les taux d’intérêt ont grimpé à 5 %, explique M. Cathcart.
• Dans la plupart des régions des Prairies, les prix sont plus élevés, à l’exception de Calgary, qui est un marché plus dispendieux. « Les prix ont en quelque sorte atteint leur maximum l’année dernière », explique M. Cathcart dans le Rapport sur le marché de l’habitation.
• En Colombie-Britannique, les prix sont à la baisse, en particulier dans le Lower Mainland.
• L’Ontario a été le marché le plus durement touché depuis le début de l’année 2025, mais un mois de mai favorable a contribué à la hausse des chiffres à l’échelle nationale. « La grande nouvelle aujourd’hui, c’est que dans de nombreux marchés de l’Ontario, les prix ont cessé de baisser et ont même augmenté dans certains endroits, surtout au Grand Golden Horseshoe et dans certaines régions du sud de l’Ontario », indique M. Cathcart.

Les ventes vont-elles exploser durant la deuxième moitié de 2025?

Selon M. Cathcart, s’il est encore trop tôt pour avoir une idée précise de ce que seront les données de juin, le suivi quotidien montre une reprise continue des ventes.

« Je m’attends à ce que les ventes augmentent encore pendant au moins un mois », déclare-t-il.

Le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté de 3,1 % en mai par rapport à avril, ce qui signifie qu’avec l’augmentation des ventes, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est resté pratiquement inchangé à 47 %. La moyenne à long terme de ce ratio est de 54,9 %. On parle normalement d’un marché de l’habitation équilibré lorsque le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 45 et 65 %.

« En mai, le nombre de nouvelles inscriptions sur le marché a augmenté au début du mois, puis le nombre de transactions a subi une hausse au cours de la deuxième moitié du mois, ce qui signifie qu’il y a eu plus de vendeurs et d’acheteurs qu’en avril, a déclaré Valérie Paquin, présidente du conseil d’administration de l’ACI de 2025-2026.