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Portrait de l’immobilier commercial : Analyse des indicateurs économiques clés pour le premier trimestre 2025

Les économistes de l’ACI examinent de plus près les facteurs ayant un impact sur l’immobilier commercial.

Chaque trimestre, L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) publie un résumé des indicateurs économiques clés pour l’immobilier commercial au Canada. L’équipe d’économistes de l’ACI analyse régulièrement les mises en chantier, le nombre de permis de construction de bâtiments non résidentiels, le produit intérieur brut (PIB) et le marché du travail comme indicateurs du marché de l’immobilier commercial.Pour des informations sur le marché de l’immobilier résidentiel, consultez le Centre de statistiques de l’ACI.

En examinant les données sur l’immobilier commercial pour le premier trimestre de 2025, L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) a constaté des signes d’affaiblissement du marché immobilier commercial, dans un contexte d’incertitude tarifaire. La diminution de la valeur des permis de construction de bâtiments non résidentiels délivrés par rapport à l’année précédente, associée à un ralentissement de l’offre de nouveaux logements, à la détérioration du marché de l’emploi, et à la possibilité d’un nouvel affaiblissement des exportations canadiennes vers les États-Unis, sont autant de facteurs ont contribué à l’affaiblissement. Au cours des prochains mois, la suppression possible des barrières commerciales interprovinciales pourrait atténuer certains des effets négatifs d’une guerre commerciale.

La valeur des permis de construction de bâtiments non résidentiels délivrés a baissé au premier trimestre de 2025, en raison de l’affaiblissement des intentions de construire des installations institutionnelles et industrielles, à l’échelle du pays.

La hausse des coûts continue de rendre difficile l’augmentation des mises en chantier, qui restent bien en deçà des niveaux observés en 2021 et 2022. Les facteurs qui expliquent cette situation sont notamment le coût élevé des matériaux et de la main-d’œuvre, la valeur élevée des terrains et les obstacles liés aux permis et à la réglementation. Les répercussions de la guerre commerciale sur l’économie canadienne pourraient également freiner les constructeurs, alors que la confiance des consommateurs faiblit.

Le marché du travail continue de montrer des signes de faiblesse en réponse aux droits de douane américains qui visent le secteur automobile canadien. Au Canada, il y a plus de personnes qui entrent sur le marché du travail que de personnes qui obtiennent un emploi, et de nombreux jeunes Canadiens et nouveaux arrivants éprouvent des difficultés à trouver un emploi.Pour remédier à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, l’ACI plaide en faveur d’une meilleure reconnaissance des titres de compétences entre les provinces.

Pour le marché de l’immobilier commercial, 2025 restera une année difficile en raison des coûts qui demeurent élevés et de l’incertitude commerciale qui mine la confiance des consommateurs et des entreprises. La baisse des taux d’intérêt peut rendre la participation au marché financièrement plus viable, toutefois, la possibilité d’une aggravation de la guerre commerciale mondiale pourrait fortement perturber l’économie et l’immobilier commercial au Canada.

Voici une analyse plus approfondie de certaines données que l’ACI surveille sur le marché immobilier commercial.

Permis de construction de bâtiments non résidentiels

De décembre 2024 à février 2025, des permis de construction de bâtiments non résidentiels d’une valeur de près de 12,9 milliards de dollars ont été délivrés. Ce résultat représente une baisse de 10,2 % par rapport à la même période de trois mois il y a un an. Les sous-secteurs institutionnel et industriel ont connu des baisses notables qui ont été atténuées par de légères hausses dans le secteur commercial.

Un changement dans les politiques du gouvernement fédéral en ce qui concerne le soutien à la croissance économique dans un contexte de changements générationnels au sein des partenariats commerciaux mondiaux pourrait contribuer à soutenir le secteur non résidentiel en 2025.

Les gouvernements et les entreprises privées pourraient éprouver des difficultés à accroître les investissements dans le secteur non résidentiel en raison de l’augmentation rapide des coûts. Certains dirigeants politiques ont évoqué la suppression des obstacles réglementaires pour aider à compenser une partie des problèmes de coûts et à améliorer les délais.

Dynamique du marché du travail

Le taux de chômage national au Canada a augmenté pour atteindre 6,9 % en avril 2025, et se retrouve à des niveaux qui n’ont pas été observés depuis le second semestre de 2021, alors que l’économie canadienne se remettait encore de la pandémie. Cette situation met en évidence le refroidissement des conditions du marché du travail dans un contexte d’incertitude accrue liée aux politiques commerciales mondiales.

En ce qui concerne les différences entre les provinces, Terre-Neuve-et-Labrador arrive en tête avec le taux de chômage le plus élevé, suivie de l’Île-du-Prince-Édouard et de l’Ontario, ce qui souligne l’affaiblissement des conditions économiques. La Saskatchewan et le Québec continuent d’afficher les taux de chômage les plus bas du pays.

La croissance de l’emploi dans le secteur public a largement dépassé la croissance de l’emploi observée dans le secteur privé et pour les travailleurs indépendants au cours de la dernière décennie. Le premier ministre Mark Carney a déclaré que son gouvernement tentera de réduire les barrières réglementaires et encouragera l’utilisation des incitatifs gouvernementaux pour faciliter les investissements afin de stimuler la croissance économique du secteur privé. 

Selon l’Enquête sur les perspectives des entreprises –  Premier trimestre de 2025, de la Banque du Canada, la confiance des entreprises s’est détériorée et l’incertitude est généralisée en raison du conflit commercial avec les États-Unis. Les entreprises sont moins nombreuses à prévoir une croissance de leurs effectifs au cours des 12 prochains mois. L’incertitude liée aux droits de douane complique la tâche des entreprises, qui doivent désormais faire preuve d’une plus grande prudence quant à leurs investissements majeurs et à leurs intentions d’embauche.

Mises en chantier

Les mises en chantier au Canada ont baissé de plus de 10 % au cours des trois premiers mois de 2025, par rapport aux trois mois précédents, et de 9 % par rapport à la même période de l’année dernière.

Le gouvernement fédéral canadien a publié un plan ambitieux visant à plus que doubler les mises en chantier à l’échelle nationale grâce à des réductions d’impôts et de formalités administratives, ainsi qu’à investir plusieurs milliards de dollars dans de nouvelles technologies de construction, comme les maisons préfabriquées.

La hausse des coûts continue d’empêcher les constructeurs d’habitations de mettre sur le marché de nouvelles unités à un rythme rapide et abordable. Un rapport publié par la Société canadienne d’hypothèques et de logement met en évidence que les frais gouvernementaux peuvent augmenter le coût de la construction d’habitations neuves de 30 % dans certains marchés.

Un rapport de l’ACI (en anglais seulement), produit conjointement avec l’Ontario Real Estate Association (OREA), la British Columbia Real Estate Association (BCREA) et le Conference Board of Canada, souligne la nécessité d’améliorer la collaboration entre les provinces, les organismes de réglementation et les employeurs afin d’éliminer les obstacles à la reconnaissance des titres de compétences et améliorer la mobilité de la main-d’œuvre au Canada. Cette question est cruciale au moment où les provinces discutent de la meilleure façon d’améliorer le commerce interprovincial et la reconnaissance des titres de compétences face aux droits de douane.

Croissance du produit intérieur brut (PIB)

Dans son Rapport sur la politique monétaire d’avril 2025, la Banque du Canada a noté que l’économie canadienne a terminé l’année 2024 en force, mais que l’escalade du conflit commercial réduit les perspectives de croissance pour 2025 et que la grande imprévisibilité de la politique commerciale américaine rend les perspectives économiques incertaines.

Le gouvernement fédéral canadien a annoncé son intention de collaborer avec ses homologues provinciaux pour accroître considérablement les investissements dans les grands projets d’immobilisations et autres infrastructures nécessaires à l’amélioration des corridors économiques et à l’expansion de notre économie à l’échelle nationale.

Le Canada étant l’un des principaux partenaires commerciaux de plus de 20 États américains, l’aggravation continue du conflit commercial pourrait avoir un impact négatif sur les entreprises canadiennes et réduire la croissance économique dans diverses régions et industries. La Banque du Canada indique que l’incertitude concernant les droits de douane pèse déjà sur la confiance des consommateurs et des entreprises, ainsi que sur les intentions d’investissement, et a fait augmenter les prévisions d’inflation.

La suppression potentielle des barrières commerciales interprovinciales et la déréglementation d’industries clés pour améliorer les délais pourraient ajouter 200 milliards de dollars de croissance annuelle du PIB à l’économie canadienne, selon les données du gouvernement fédéral.

Ryan Biln

Ryan Biln est économiste à l’ACI. Il fournit des renseignements sur le marché de l’habitation aux chambres, associations, membres et intervenants du secteur immobilier. Ryan est né et a grandi en Colombie-Britannique. Il aime le plein air, les activités physiques et les bons moments avec sa famille et ses amis.

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