L’ACI revoit à la baisse ses prévisions de 2025 : les ventes de propriétés au Canada devraient à nouveau être inférieures à 500 000

Même si les ventes de propriétés ont augmenté pour le deuxième mois consécutif en juin, L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) prévoit maintenant une baisse de 3 % des ventes pour l’année par rapport à 2024.

Les dernières données sur l’habitation montrent que le nombre de ventes de propriétés au Canada a augmenté de 2,8 % d’un mois à l’autre en juin, grâce à la résurgence de la région du Grand Toronto, où les ventes de propriétés ont augmenté de 17,4 % au total depuis avril.

« À l’échelle nationale, juin a été pratiquement identique à mai à bien des égards, a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI, dans le dernier Rapport sur le marché de l’habitation de l’ACI (vidéo ci-dessous, en anglais seulement). C’est une bonne chose, car cela signifie que les ventes ont de nouveau augmenté et que les prix sont encore demeurés stables, et n’ont pas baissé. »

M. Cathcart précise qu’il s’agit d’un mois de plus qui confirme un redressement du marché immobilier canadien, qui auparavant enregistrait une baisse des ventes et des prix, tandis que les nouvelles inscriptions augmentaient. Ce qui n’était pas le cas en juin.

Avant d’entrer dans le détail des données, voici les faits saillants :

• Les ventes résidentielles au pays ont augmenté de 2,8 % d’un mois à l’autre.
• Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a baissé de 2,9 % d’un mois à l’autre, bien qu’elles augmentent régulièrement depuis avant juin.
• Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays a baissé de 1,3 % d’une année à l’autre.
• L’ACI a révisé ses prévisions et prévoit une baisse de 3 % des ventes de propriétés d’une année à l’autre.
• L’ACI prévoit que le prix moyen national diminuera de 1,7 % par rapport à 2024.

Est-ce un bon moment pour acheter?

M. Cathcart mentionne la stabilisation des prix après leur récente correction. L’augmentation du nombre d’inscriptions sur le marché fait généralement pencher la balance en faveur de l’acheteur, mais d’autres facteurs sont actuellement en jeu et peuvent rendre l’accession à la propriété plus attrayante.

Les taux d’intérêt sont à la baisse, le taux directeur de la Banque du Canada passant de 5 % en avril 2024 à 2,75 % aujourd’hui. Les experts ne prévoient pas une autre baisse à la fin du mois et pensent maintenant qu’une seule baisse se produira d’ici la fin de l’année. (La prochaine annonce de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt est fixée au 30 juillet 2025.)

L’inventaire ayant augmenté de 11,4 % par rapport à l’année dernière, les conditions pourraient être avantageuses pour les personnes qui ont un emploi stable et qui souhaitent s’installer à long terme dans une propriété.

Bien sûr, une nouvelle politique douanière a récemment été annoncée à l’égard du Canada par le président américain Donald Trump, mais ses effets demeurent inconnus.

« La plupart des marchés de l’habitation ont continué de se redresser en juin, même si les conditions varient encore considérablement d’une région à l’autre du Canada, a déclaré Valérie Paquin, présidente du conseil d’administration de l’ACI de 2025-2026 et courtière immobilière de Blainville, au Québec. Si le marché au printemps a été principalement freiné par l’incertitude économique, à moins que d’autres chocs importants se produisent, ce retard pourrait très bien être rattrapé cet été et à l’automne. Si vous envisagez d’acheter ou de vendre une propriété durant la deuxième moitié de 2025, entamez votre planification avec un courtier ou agent immobilier dans votre région dès aujourd’hui. »

Quelles tendances se profilent sur le marché immobilier canadien?

L’ACI a révisé ses prévisions pour 2025 afin de tenir compte du chaos tarifaire et de l’incertitude qui ont freiné les ardeurs des acheteurs.

Examinons les prix.

Le prix moyen national d’une propriété devrait diminuer légèrement de 1,7 % sur une base annuelle, pour atteindre 677 368 $ en 2025, ce qui représente une baisse d’environ 10 000 $ par rapport aux prévisions de la mi-avril. Seules les provinces de la Colombie-Britannique et l’Ontario devraient connaître une baisse du prix moyen des propriétés cette année, mais la combinaison de ces baisses et de la diminution des ventes dans ces provinces où les prix sont élevés a été assez importante pour compenser les hausses de prix dans toutes les autres provinces.

À plus long terme, le prix moyen national d’une propriété devrait augmenter de 3 % en 2026, pour atteindre 697 929 $. Il s’agirait de la sixième année consécutive où le prix moyen national des propriétés se maintient près de 700 000 $.

Pour ce qui est des ventes, il est prévu qu’environ 469 503 propriétés résidentielles changeront de mains par l’entremise des systèmes MLS® canadiens en 2025, soit une baisse de 3 % par rapport à 2024.

La Colombie-Britannique, l’Alberta et l’Ontario sont les seules provinces qui devraient enregistrer des baisses cette année, neutralisant légèrement les hausses enregistrées partout ailleurs.

En 2026, les ventes nationales de propriétés devraient rebondir de 6,3 % pour atteindre 499 081, ce qui rétablirait l’activité au niveau attendu dans les prévisions d’avril de l’ACI.

Cela dit, ce serait la quatrième année consécutive que les ventes ne dépasseraient pas le demi-million, ce qui ne s’est produit que sept fois depuis la première occurrence enregistrée en 2007.

L’ACI tient à rappeler toutefois que toutes les prévisions se font encore dans un contexte d’incertitude très élevée.