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La Banque du Canada laisse les taux d'intérêt inchangés

Le 5 septembre 2012, la Banque du Canada a maintenu son taux directeur à un pour cent, taux qui demeure inchangé depuis deux ans. C'est la période la plus longue depuis les années cinquante durant laquelle les taux sont demeurés inchangés.

Le texte qui accompagne l'annonce fait écho à celle du mois de juillet, y compris le fait qu'en bout de ligne la Banque songerait toujours à augmenter les taux lors de sa prochaine intervention, quoique le moment et le degré de réduction et toute décision prise à cet égard seront évalués avec soin, en fonction de l’évolution économique à l’échelle nationale et internationale au cours des prochains mois.

Quoique la Banque s'attende à ce que la perspective économique s'améliore, elle a identifié plusieurs risques de perte qui pourraient l'obliger à réviser ses prévisions à la baisse. Notons parmi ces risques des projections qui « concordent avec un ralentissement généralisé de l’activité dans les économies avancées et émergentes » et la reconnaissance que « l’Europe est en récession et la crise, bien que contenue, reste aiguë ». « Elle a également réitéré qu'en Chine et dans les autres grands pays émergents, la croissance économique décélère un peu plus vite que prévu ». De plus, l’économie américaine continue de croître à un « rythme graduel ».

Bien que ces facteurs soient conformes au maintien du bas taux d'inflation et des bas taux d'intérêt, la Banque a également reconnu que les cours du pétrole et de bon nombre d'autres matières premières que produit le Canada ont augmenté cet été. Cela signifie d'une part que les prix de l'essence ont empêché l'inflation des prix à la consommation de baisser davantage, mais également que les ménages ont moins d'argent à leur disposition pour les dépenses discrétionnaires, ce qui a pour effet de freiner les dépenses et la croissance.

Stimulés par le soutien des taux d'intérêt à des niveaux quasi-records, la consommation et les investissements des entreprises devraient être les principaux moteurs de la croissance l'année prochaine. Cela dit, quoique les investissements des entreprises demeurent solides, la Banque a « observé certains signes d’un ralentissement des dépenses des ménages, même si le fardeau de la dette de ces derniers continue de croître ». Cela porte à croire que la Banque s'inquiète toujours au sujet de la croissance de la dette des consommateurs, même si la croissance de la dette des ménages a ralenti considérablement.

Selon la Banque, depuis quelques mois, l'inflation sous-jacente a été inférieure aux prévisions; cependant, l'économie fonctionne près de son plein potentiel, et l'inflation sous-jacente de même que l'inflation mesurée par l'IPC global devraient retourner à 2 % au cours des douze prochains mois.

En fin de compte, pour la quatrième fois d'affilée, très peu a changé depuis l'annonce d'avril dernier; en fait « il se peut qu’une réduction modeste de la détente monétaire considérable actuellement en place au Canada devienne appropriée », dépendant des tendances qui se dessineront à l'échelle internationale et nationale et des risques qui se manifesteront à moyen terme.

Par conséquent, même si la perspective économique continue de se détériorer à l'échelle mondiale et que d'autres importantes banques centrales parlent d'une nouvelle stimulation économique, la Banque du Canada est toujours d'avis qu’elle devrait hausser les taux lors de sa prochaine intervention. À l'heure actuelle, les marchés financiers établissent les prix en fonction d'une éventuelle hausse des taux d'intérêt d'un quart de point en avril 2013; cependant, beaucoup de choses peuvent changer d'ici là.

En date du 5 septembre 2012, le taux officiel de financement de cinq ans s'élevait à 5,24 %. Ce taux demeure inchangé depuis le début de juin.

La prochaine date d'établissement du taux cible du financement à un jour est le 23 octobre 2012.

(ACI 09/05/2012)

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